Numéro
J. Phys. Colloques
Volume 51, Numéro C2, Février 1990
Premier Congrès Français d'Acoustique / First French Conference on Acoustics
Page(s) C2-167 - C2-170
DOI https://doi.org/10.1051/jphyscol:1990240
Premier Congrès Français d'Acoustique / First French Conference on Acoustics

J. Phys. Colloques 51 (1990) C2-167-C2-170

DOI: 10.1051/jphyscol:1990240

LE ROLE DES BATTEMENTS SUR LA SÉPARATION PERCEPTIVE DE SOURCES SONORES SIMULTANÉES DUE À L'INDICE DE MODULATION DE FRÉQUENCE

C.M.H. MARIN1, S. McADAMS1 et J.S. LIÉNARD2

1  IRCAM, 31 Rue Saint Merri, F-75004 Paris, France
2  LIMSI, BP. 133, F-91403 Orsay Cedex, France


Résumé
Deux sons simultanés sont plus facilement séparés perceptiblement quand ils n'ont pas la même fréquence fondamentale ou n'ont pas la même modulation de fréquence que dans les cas contraires (1,2,3,4). Le but de la recherche présentée ici est de savoir si la présence de battements est à l'origine de cette séparation perceptive. Pour cela trois expériences ont été faites avec une tâche d'identification d'un son cible uniformantique noyé dans un fond sonore harmonique de même fréquence fondamentale non modulé. La première étudie le seuil de séparation de cibles modulées en fréquence. Les résultats montrent que le seuil de séparation se situe entre 0 et 2% de largeur de modulation fréquentielle pour tous les formants utilisés (325, 700, 1150 et 1700 Hz). Dans cette expérience il se pourrait que ce soit la présence de battements qui permette de détecter que quelque chose se passe dans la région du formant. La deuxième expérience étudie le même seuil que la première mais avec des stimuli contenant le moins de battements possible. On utilise des "formants" plats qui sont faits de trois composantes dont les niveaux sont identiques et un fond sonore dans lequel ces composantes sont absentes. Les résultats montrent que même lorsqu'on a beaucoup réduit les battements, les sujets sont capables de séparer les sons bien que les seuils soient légèrement plus élevés que ceux de la première expérience. Dans la troisième expérience, qui est une réplique de la deuxième avec introduction d'un bruit masquant les sons de combinaison, la séparation est toujours possible et les seuils ne sont pas affectés de manière systématique par le bruit. Il semble donc que la détection des battements ne joue qu'un rôle mineur dans la séparation perceptive.


Abstract
Two concurrent sounds are more easily segregated perceptually when they have different fundamental frequencies and different frequency modulations (1, 2, 3, 4). The aim of this research was to study whether the presence of auditory beats is the cause of this separation. Three experiments were performed in which the task was to identify a single-formant probe sound embedded within an unmodulated, harmonic ground with the same mean fundamental frequency. The first studied the segregation threshold of probes that were modulated in frequency. The results show that segregation thresholds lie between 0 and 2% frequency modulation width for all probe formant frequencies used (325, 700, 1150 and 1700 Hz). In this experiment, it may have been the presence of beats that allowed the detection of activity in the formant region. The second experiment studied the same kind of threshold but with stimuli containing as little beating as possible. Flat "formants" were used that had two or three components of equal amplitude and the ground was missing these components altogether. Results suggest that even when there is very little beating, the subjects could segregate the sounds, though the thresholds were slightly higher than those in the first experiment. In the third experiment, a pink noise floor was introduced to mask any combination tones. These results demonstrate that segregation was still possible and that thresholds were not affected in any systematic way by the noise. We conclude that beating between components from separate sound sources plays only a minor role in perceptual segregation based on frequency modulation.