Numéro
J. Phys. Colloques
Volume 51, Numéro C2, Février 1990
Premier Congrès Français d'Acoustique / First French Conference on Acoustics
Page(s) C2-111 - C2-114
DOI https://doi.org/10.1051/jphyscol:1990226
Premier Congrès Français d'Acoustique / First French Conference on Acoustics

J. Phys. Colloques 51 (1990) C2-111-C2-114

DOI: 10.1051/jphyscol:1990226

ÉTUDE DU RÉFLEXE DE PROTECTION COCHLÉAIRE IPSILATÉRAL

P. VASSOUT

Institut Franco-Allemand de Recherches de Saint-Louis, Groupe Physiologie, 12 rue de l'Industrie, F-68301 Saint-Louis, France


Résumé
L'amplitude des élévations des seuils auditifs engendrés par des bruits impulsionnels est fonction du rythme de présentation de ces bruits. Cet effet peut être le reflet d'une protection cochléaire agissant par l'intermédiaire du système efférent. Nous avons exposé des cobayes tricolores à des bruits impulsionnels (bouffées de bruit de 8 kHz, temps de monté et de descente 0,4 ms, durée du pateau 10 ms) soit à un rythme de présentation de 17/s pendant 1 mn, soit à un rythme de 1/s pendant 17 mn, à des niveaux de stimulation compris entre 131 et 147 dB SPL. Les stimulations acoustiques sont délivrées en circuit fermé sur l'oreille gauche des animaux. Le rythme de présentation de 1/s provoque la plus grande élévation de seuils ipsilatérale. L'effet du réflexe de Protection acoustique de l'oreille moyenne ne peut être mis en cause étant donné que les variations des seuils auditifs observées ne sont pas modifiées par la curarisation des animaux. L'injection intrapéritonéale de scopolamine ou de strychnine, chez des animaux exposés à un rythme de 17/s induit une augmentation notable des seuils auditifs. Ces résultats indiquent qu'un mécanisme de protection cochléaire mettant en cause le système efférent cholinergique est envisageable. L'utilisation de diverses stimulations acoustiques (présentation temporelle, fréquence etc ...) ainsi que la section des voies efférentes au niveau du plancher du IVème ventricule devraient nous permettre de confirmer cette hypothèse.


Abstract
The Threshold Shifts (TS) induced by impulse noises depend on the rythm of presentation. Because this effect is prevent even when the action of the middle ear muscles is impaired, it could be due to an intracochlear acoustic reflex elicited by the efferent feedback (Buck, Dancer et Franke, J. Acoust., 1984). We have exposed coloured guinea pigs (mean weight : 350 g) to the same number of 8 kHz tone bursts (total duration : 10,8 ms, rise and fall times : 0,4 ms) either at a rythm of seventeen per second during one minute or at a rythm of one per second during seventeen minutes. In the second exposure condition (one second interval) the largest part of the protective effects elicited by a given tone-burst would have vanished before the following tone-burst occurs. The level of the acoustic stimulation ranged from 131 to 147 db SPL. All animals were anesthetized with Ketamine and their body temperature was kept constant during all the experiment with the help of a heating blanket. The stimuli were delivered in closed circuit on the left ear only. Electrocochleographic recordings (4 to 32 kHz) performed on this same ear allowed to measure the TS twenty minutes after the end of each exposure (by comparison with the pre-exposure thresholds in the same animals). For a given exposure level, the largest ipsilateral TS are measured when the presentation rythm is of one per second. The effect of the acoustic reflex of the middle ear on these TS cm be ruled out because TS remain unchanged when the animals were curarized prior the exposure to the same acoustic stimulation. The intraperitoneal injection of scopolamine or strychnine induces larger TS. These results indicate that a protective intracochlear mechanism is mediated via the efferent cholinergic system. The same kind of measurements will also be performed after section of the efferent pathways on the floor of the 4th ventricule.