Numéro
J. Phys. Colloques
Volume 36, Numéro C7, Novembre 1975
CONGRÈS DE LA SOCIETÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE
Page(s) C7-53 - C7-59
DOI https://doi.org/10.1051/jphyscol:1975705
CONGRÈS DE LA SOCIETÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE

J. Phys. Colloques 36 (1975) C7-53-C7-59

DOI: 10.1051/jphyscol:1975705

COMMENT EST CHAUFFÉE LA MATIÈRE INTERSTELLAIRE ?

J. LEQUEUX

Département de Radioastronomie, Observatoire de Paris-Meudon, 92190 Meudon, France


Résumé
L'espace interstellaire est un laboratoire naturel où règnent des densités extrêmement faibles et des champs de rayonnement relativement intenses, et qui montre donc des écarts importants à l'équilibre thermique ; ceci fait son intérêt pour le physicien, qui peut y observer beaucoup de phénomènes inaccessibles dans les laboratoires terrestres. Beaucoup de progrès récents ont été faits dans l'observation de la matière interstellaire, principalement par la radioastronomie et l'astronomie spatiale ultraviolette. Malgré ces progrès beaucoup de problèmes fondamentaux et simples en apparence comme le chauffage du milieu interstellaire aux températures observées restent encore sans réponse. Nous examinons les processus possibles, et montrons que celui qui paraît le plus plausible (sans être tout à fait satisfaisant) est le chauffage par des X mous ou des rayons cosmiques de très basse énergie. Nous discutons aussi les instabilités thermiques et l'évolution du gaz interstellaire chauffé par ce mécanisme. Suivant Lazareff nous montrons l'existence d'un nouveau mode d'instabilité thermique qui pourrait fournir des éléments de réponse a quelques-uns des problèmes non résolus concernant le gaz interstellaire.


Abstract
The main interest of the interstellar space for the physicist is that it is a natural laboratory with very low densities and relatively important radiation fields, thus with large departures from the thermal equilibrium ; many phenomena inaccessible in terrestrial laboratories can be observed in the interstellar space. Many observational progresses have been made recently on the knowledge of the interstellar matter, mainly from radioastronomy and space UV astronomy. In spite of these progresses, fundamental and apparently simple problems like that of heating of the interstellar matter to the observed temperatures are still unsolved. We review the possible processes and show that the best solution (although not completely satisfactory) is heating by very low energy X rays or low-energy cosmic rays. We discuss the thermal instabilities and evolution of the interstellar gas heated by these processes. We show, following Lazareff that a new type of thermal instability exists and could provide at least partial answers to some of the unsolved problems concerning the interstellar gas.